À travers cet article, découvrez les origines de la police de caractères Times New Roman.
Quelles sont les raisons surprenantes qui se cachent derrière sa réalisation? Pour qui et par quels typographes a-t-elle été créée?
Découvrez également les typographies qui ont servi de base à sa création ainsi que ses avantages et spécificités? Qu’en est-il aujourd’hui de la Times New Roman et est-ce une bonne police à utiliser pour votre branding?
Lisez bien jusqu’au bout car je vous livrerai une petite anecdote sur cette police vieille de presque 1 siècle.
Pourquoi créer une nouvelle police pour « The times »?
Londres 1929, le quotidien The Times souhaite changer sa police de caractères « Times Old Roman ».
« Pourquoi vouloir changer de typo? Ça ne marchait pas bien leur journal? »
En effet, on pourrait penser que l’audience-cible n’accrochant pas avec les caractères et délaissant le journal papier, l’entreprise décide de revoir sa police phare.
Il n’en est pourtant rien. Le journal, qui a 150 ans à ce moment-là, a eu plus que le temps nécessaire pour éprouver la « Times Old Roman ».
Les raisons sont plutôt d’ordre économique.
À l’époque, l’encre coûte cher. Et, pour couronner le tout, 1929, c’est l’année qui marquera le début de la Grande Dépression. Rien de très joyeux donc et de très étonnant au fait que The Times souhaite créer une nouvelle police moins gourmande.
Qui sont les typographes derrière cette nouvelle police?
Stanley Morison
Intéressé par les écrits concernant la religion, Stanley Morison, que rien ne prédestinait à devenir typographe, est soudain piqué d’intérêt pour le processus de fabrication des livres.
Cet homme qui avait refusé de prendre les armes lors de la 1ère guerre mondiale et qui est même paru devant la cour martiale développera ses connaissances en matière de typographie, jusqu’à devenir un expert reconnu par ses pairs.
« Comme quoi ne pas faire comme les autres, peut vous amener à faire de grandes choses ».
Avant d’arriver au célèbre journal The Times en 1929, il a travaillé pour The imprint, Pelican Press, Cloister Press. En 1923, il crée et coédite, avec d’autres typographes, une revue nommée The Fleuron. La même année, il devient conseiller typographique à la Monotype Corporation.
Victor Lardent
Il y a malheureusement peu d’informations à son sujet. Si ce n’est qu’il travaillait, à l’origine, au département publicitaire du journal The Times. Par la suite, il s’emploiera à créer la Times New Roman sous la direction de Stanley Morison.
Les lignes fondatrices derrière la Times.
Pour créer la Times New Roman, Stanley Morison et Victor Lardent vont s’inspirer de 2 polices de caractères à empattements (vous vous rappelez les sérifs?):
- la Plantin (créée par Monotype Corporation).
- la Perpetua (créée par Eric Gill pour Monotype Corporation).
L’objectif étant de faire des économies, nos deux typographes vont ajuster les proportions de chacun des caractères de façon à ce qu’ils soient plus étroits. De cette façon, le journal The Times gagne de l’espace sur ses pages.
« Attendez les amis… on ne badine pas avec le confort de lecture. En ont-ils seulement tenu compte? »
C’est la raison pour laquelle, ils ont augmenté le contraste de chaque caractère en intensifiant les pleins et déliés.
« Les quoi tu dis? »
En typographie:
- Les pleins sont les tracés plus épais.
- Les déliés sont les tracés plus fins.
Anecdote sur les origines de la Times New Roman.
D’après Mike Parker, un historien en typographie, la base de la Times New Roman aurait pour origine une police créée en 1904 par W. Starling Burgess. Cet ingénieur de l’aéronautique également mordu de typographie aurait créé une version romaine de la Times New Roman pour la fonderie Lanston en 1903. C’est-à-dire, environ 30 ans avant notre ami Stanley Morison.
Par la suite, d’autres versions verront le jour comme la Times Modern ou encore la Times Newer Roman. Cette seconde version ravira les étudiants qui doivent écrire un mémoire et qui sont un peu juste dans leur contenu.
En effet, si la police garde son caractère académique, son pas a été rallongé. Vous aurez donc besoin de moins de mots pour remplir le même espace.
« Les typographes sont nos amis. »
La Times aujourd’hui.
À l’image de la Comic Sans MS, la Times New Roman est victime de son succès. Microsoft et Macintosh l’intègrent à leurs polices par défaut. Cette police, créée pour The Times, se voit employée dans toutes sortes de circonstances diverses et variées (mémoires, documents administratifs, commerces, etc).
« Guess what? Cette vieille dame qui a vu le jour il y a de cela presque 1 siècle, est même employée par certaines grandes marques très connues. »
- GUESS
- Tiffany & Co.
- Lanvin
- Vogue
- ING
- HSBC
- Google (l’ancienne version)
Et enfin, on la retrouve aussi à l’affiche de Star Wars: Le retour du Jedi.
Le mots de la fin
Même si la Times New Roman est et restera une bonne police, elle est à proscrire.
« Ça vous surprend? »
Comme expliqué plus haut, non seulement elle a été intégrée dans les polices par défaut des ordinateurs mais en plus quelques grandes marques en ont déjà fait la base de leur logo.
D’une part, l’utiliser laisserait penser que vous avez pris la première typo gratuite et disponible à votre disposition. Et donc, que vous n’avez pas réfléchi à votre image de marque (branding).
D’une autre part, le fait de la voir partout ne vous rend plus original du tout.
Voilà, maintenant, vous savez tout, ou presque, sur la Times New Roman.
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De mon côté, je vous retrouve très bientôt dans un nouvel article sur le branding.
En attendant, je compte sur vous pour vous démarquer et vous faire remarquer!
Lady Ace